Comment trouver des personnes de bon conseil ?

Duc Ha Duong
5 min readNov 14, 2022

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J’ai été heureux de trouver dans mon entourage des personnes également convaincues que de meilleurs usages de la technologie “réseau social” peuvent exister. Continuons d’explorer cette piste. Et d’abord …

Le Penseur de Rodin à Saint-Dié, source Wikimedia

Alignons-nous sur la défintion d’un “réseau social”

De quelle technologie parle-t-on ? De cette troisième voie entre la communication privée, point à point (j’écris à une personne) ou point à multipoint (j’écris à un groupe précis), et la communication publique, comme les journaux, les blogs, les forums. La technologie “réseau social” est entre les deux, en ceci que j’ai une assez bonne idée de qui va lire mon article, toutefois c’est l’algorithme du réseau social qui va au final véritablement décider de mon audience.

De même que le feu, la roue ou la fission nucléaire, la technologie “réseau social” peut servir plusieurs usages : développer son estime de soi, s’informer sur l’état du monde, trouver l’âme soeur, obtenir de l’aide pour ses projets. Ce dernier usage m’intéresse tout particulièrement, car sa capacité à augmenter la productivité de l’utilisateur est une belle promesse. On peut s’engager dans une oeuvre d’art, une entreprise, ou une révolution, la technologie va me permettre de décupler mon impact en me connectant aux bonnes personnes.

On s’intéresse donc à créer un réseau social spécialiste, pour les personnes qui ont des projets. On renseignerait ses quelques projets en cours, et chaque publication serait associée à l’un d’eux, comme une sorte de journal de bord. Il ne s’agirait pas juste de savoir “Quoi de neuf ?” comme sur les réseaux généralistes, mais bien de savoir “Comment te sens-tu aujourd’hui sur ton projet X ?”. Partager quelquechose devrait avoir un sens, servir un objectif conscient. #Startwithwhy

Imaginez-vous écrire un e-mail, et au lieu de nommer les destinataires un par un dans le champ “To: ”, vous cliquez sur l’option “auto-destinaires”, et un algorithme choisit, sans vous le dire, à qui il envoit votre e-mail.

Ce qui me réserve un potentiel de bonnes surprises au sein de ceux qu’on appelle en anglais les “weak ties”, ce second cercle de personnes fort nombreuses, mais avec lesquelles je n’ai que des échanges épisodiques.

Sauf que bien sûr, ne sachant pas précisément où part votre mail, vous allez être un peu précautionneux… Et si il tombait dans de mauvaises main ? Des gens qui vont se moquer de vous, vous répondre avec mépris, vous fermer des portes ? On souhaiterait, autant que possible, que cela ne se produise pas. D’où l’idée de mon billet précédent de diffuser les publications selon les liens de respect mutuel. Mais dans la pratique, on fait comment ?

Comment trouver les personnes de bon conseil ?

Première étape évidente, pour forger le premier cercle, la déclaration explicite : les utilisateurs pourront déclarer nommément ceux qu’ils respectent, dont ils écouteraient les conseils. Et sans devoir expliquer pourquoi, car les relations interpersonelles sont toujours plus riches qu’un simple “follow”, et aller dans le détail est une pente délicate. Pour celui ou celle qui est suivie, ce n‘est pas qu’un honneur, c’est une certaine pression que de recevoir cette responsabilité, cette influence. A mesure que les followers s’accumulent la pression sociale et les attentes augmentent et il faudra prendre soin qu’ils aient conscience de leur exemplarité. Voilà pour les premiers liens, explicites. Et peut-être, à l’instar de feu le réseau Path, on pourrait fixer un maximum au nombre de followers que l’on peut avoir. Qui pourrait être fixe, ou alors dépendre des dynamiques sociales. On sent qu’il y a du grain à moudre par là, on y reviendra sans doute… Passons au second cercle.

Extrait du graphe social de la tribu Officience

Passons au second cercle.

La proposition a été enrichie par Yann et Philippe en évoquant la possiblité de moduler les fonctionnalités et le degré de partage. Par exemple une personne éloignée verrait mon post sans connaître mon identité. Et la taxonomie des « likes » serait adaptée également (ça ne me parle pas / ça me touche / m’intrigue / me blesse / m’amuse / me gêne / me console etc.) En fonction de cette première réaction, qui ne serait visible que pour l’auteur, l’algorithme pourrait décider de dévoiler mon identité, et/ou permettre de commenter.

Et je vais ajouter une autre proposition : la possibilité de lever un drapeau sur ma publication si elle constitue une demande d’aide explicite : je cherche un appart, j’ai un souci juridique, j’ai un caillou dans ma chaussure … Je serai le seul à pouvoir baisser ce drapeau, et tant qu’il sera debout, une sorte de bot majordome se chargerait de relancer mon entourage avec délicatesse, ce qui est bien plus facile à faire pour lui que pour moi. “Chère Isabelle, à l’époque tu n’as pas réagi, tu ne pensais pas être la bonne personne pour aider, mais vu qu’il s’est écoulé deux semaines et que le besoin est toujours là, peut-être que au moins un petit like, un commentaire d’encouragement, voire un partage, ça serait déjà un chouette geste, non ?”. Avec le temps la demande sera diffusée de plus en plus largement, jusqu’à ce que je dise au majordome que mon souci est réglé, d’une manière ou d’une autre.

Est-ce que ces fonctionnalités vous inspirent ? Est-ce que ces premières ébauches parviennent à vous convaincre qu’il y a moyen de faire une belle plateforme qui renforce le pouvoir d’action de ses utilisateurs ? Iriez-vous dans une autre direction ? Qu’ajouteriez-vous pour bonifier cette vision ?

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Written by Duc Ha Duong

Entrepreneur, father, barbarian, dreamer, prospectivist, teal evangelist, optimistic, french-vietnamese, parisian, feminist, caretaker. Blind to legal fictions.

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