6 choses que l’écoworking n’est pas

La quatrième va vous épater ;-) !

Duc Ha Duong
l’avenir appartient

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Une communauté se fédère autour d’un lieu, puis le lieu se dérobe, que reste-t-il ? Je vous invite au jeu de la définition en creux : découvrir tout ce que l’écoworking n’est pas.

1. L’écoworking n’est pas une ZAD …

Nous n’avons aucune revendication en tant que collectif. Nous avons nos revendications individuelles, que nous exprimons au travers de nos projets, mais l’écoworking n’a pas ses propres ambitions, si ce n’est que nous, ses membres, soyons heureux et alignés. Nous ne sommes pas le symbole d’une lutte, et il n’y a pas de condition à remplir qui puisse mettre un terme à notre existence. D’ailleurs même si l’écoworking se dote d’une incarnation physique au travers d’un lieu, il ne voit pas les murs du lieu comme sa limite.

2. … ni une salle des fêtes

S’agissant de réinventer le travail, et non pas le loisir, l’écoworking saura être convivial tout en mettant la priorité sur la création de valeur sociétale et la réalisation de projets plus grands que soi. Dans cette perpective, un lieu sera vu d’abord comme un outil de production au service de chacun, et non pas un club de rencontre ou de loisir.

3. … ni un business

Il ne s’agit pas de créer une nouvelle personne morale qui rendrait le plus de services possibles afin de maximiser son profit. Cela nécessiterait un véritable porteur de projet, qui batirait une relation commerciale avec chacun des acteurs, et qui prendrait des risques, qu’il faudrait jauger et assumer, créant au passage des soucis et des tensions dont personne n’a besoin. Il n’est donc pas question de recruter proactivement un “event manager”, ou un “community manager”, en pariant sur un portefeuille d’offres commerciales qu’il faudrait ensuite vendre. Financièrement, on est dans une logique de partage des coûts.

4. … ni une coloc de bureau

Quand on aura des infrastructures, il ne s’agira pas simplement de partager l’addition. Nous travaillerons ensemble, et non pas côte à côte. Tout l’objet de notre expérimentation est de créer une perméabilité entre les individus, qui, car ils partagent des aspirations assez proches, vont avoir envie de faire émerger de belles choses ensemble. Nous partageons tous un intérêt affectif dans le succès des uns et des autres.

5. … ni une économie planifiée

Nous restons attachés aux libertés individuelles et donc aux lois du marché, de l’offre et de la demande. On ne lève pas un “impôt” sous forme de cotisations pour constituer une cagnotte et ensuite en planifier des dépenses selon un budget prédéfini. Selon l’adage cher au sociologue Clay Shirky, la coordination remplace la planification. En temps réel, grâce à une circulation de l’information fluide. On appréhende le futur en attachant une grande importance aux intentions partagées, aux paroles données, aux attentes créées, et à la situation réelle des individus.

6. … ni un système horizontal

S’il est évident que nous ne construisons pas une organisation pyramidale au sein de l’éco-working, il faut préciser que nous construisons pas non plus un système qui serait horizontal par le mécanisme d’un design structurant comme par exemple “une personne = une voix”. Que chacun soit qui il est. Des autorités vont émerger, des liens d’influences vont se tisser, les mérites seront reconnus, et tout cela tissera une hiérarchie dynamique et organique où certains auront plus de capacité d’action que d’autres.

Mais alors ?

Oui, c’est quand même un peu frustrant cette définition en creux… Nous sommes donc partis à la recherche d’une définition positive. Sachant que chaque membre a ses propres causes, ses propres priorités, nous avons demandé à chacun de les préciser (à chaque humain bien sûr, pas à chaque projet). Rassemblées sur un nuage de mots, on a vu certaines thématiques prendre plus d’ampleur que d’autres : écologie, lien social, tech for good, éducation, égalité des chances, entrepreneuriat social, durabilité … voyez le résultat :

150 individus x 3 à 5 causes par personne.

Ces causes sont en évolution constante, à mesure que des parties prenantes entrent ou sortent du collectif. C’est le premier des quatre pas de coté de l’écolieu urbain. Si elles représentent bien les moteurs qui nous mettent en mouvement, elles ne sont pas encore le socle, le chassis qui nous relie. Ce qui nous relie, c’est une vision optimiste du travail de demain. Un travail où justement chacun et chacune est libre de travailler pour les causes qui lui sont chères, de s’entourer de personnes qu’il ou elle apprécie, dans un climat où la coopération l’emporte sur la compétition, débarrassé des murs invisibles des structures juridiques qui nous entravent dans la recherche de notre juste place.

“Egalité de valeur, différence de rôle, permettre à chacun d’être la plus vraie version de soi.” Frédéric Laloux

Si cet article vous a intéressé, allez donc jeter un oeil au reste de la série sur l’écolieu urbain en permaculture humaine.

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Duc Ha Duong
l’avenir appartient

Entrepreneur, father, barbarian, dreamer, prospectivist, teal evangelist, optimistic, french-vietnamese, parisian, feminist, caretaker. Blind to legal fictions.